Un mois après mon arrivée à Dhaka pour le lancement d’un site e-commerce, je commence à avoir le temps de regarder autour de moi. Jusqu’à maintenant, j’ai du m’asseoir sur un certain nombre d’évidences sociales héritées de mes expériences passées (l’accueil dans l’entreprise le jour de mon arrivée, un management aléatoire), mais aussi sur mon indépendance puisqu’il est déconseillé aux femmes seules de se déplacer à la nuit tombée. Mais cela fait partie du jeu. En partant pour Dhaka je cherchais à sortir mon quotidien de l’ordinaire. Lorsque je sors déjeuner ou que je regarde simplement par la fenêtre, les scènes auxquelles j’assiste me paraissent encore irréelles. Je voyage dans l’espace mais aussi dans le temps lorsque mon rickshaw pédale devant un magasin de fortune sur le bord de la route, que je n’arrive à distinguer que grâce à la lumière qui émane de sa lampe à huile. Le pays semble encore figé dans le passé et pourtant, le marché de l’e-commerce est en route, la demande est présente et Amazon s’y intéresse de près.